Tape de base : règles et convergence
Règles (telles qu’on les fige ici) :
- pair + : devient impair + (on reste côté + et on atteint une valeur impaire).
- impair + : devient impair − (on change de signe en restant impaire).
- pair − : halving jusqu’à l’impair − suivant (ex. :
-14 → -7). - impair − : si \(t=-(2d-1)\) avec \(d=\frac{|t|+1}{2}\ge 1\), on pose
\[
G(t)\;=\;-\operatorname{odd}\!\Big(\Big\lfloor \frac{3d-1}{2}\Big\rfloor\Big),
\]
où \(\operatorname{odd}(n)=\frac{n}{2^{\nu_2(n)}}\) est la partie impaire de \(n\).
Lemme (contraction sur les impairs négatifs).
Pour tout \(t=-(2d-1)\) avec \(d\ge2\) :
\[
\Big\lfloor \frac{3d-1}{2}\Big\rfloor \;<\; 2d-1 \;=\; |t|
\quad\Longrightarrow\quad
|G(t)| \;<\; |t|.
\]
Et \(G(-1)=-1\) (point fixe).
Proposition (convergence).
Toute orbite de la tape de base finit à \(-1\).
En effet, tout \(t>0\) passe obligatoirement par la zone impair − (pair+ → impair+ → impair−), et
le lemme montre que, dès qu’on est sur un impair −, la valeur \(|t|\) décroît strictement (après halving pour les pairs −), jusqu’à \(-1\).
Exemples rapides
- \(-14\) (pair −) → \(-7\) → \(-5\) → \(-1\).
- \(-27\) (impair −) : \(d=14\), \(\lfloor\frac{3\cdot14-1}{2}\rfloor=20\), \(\operatorname{odd}(20)=5\) → \(-5\) → \(-1\).
- \(+\) quelconque → (on transite) → impair − → descente → \(-1\).
Ricochet vers Collatz (impair compressé)
On note la dynamique impair compressée
\[
T(y)=\frac{3y+1}{2^{\nu_2(3y+1)}}\quad (y\ \text{impair > 0}).
\]
Pour relier Collatz à la tape de base, on construit un pont et un potentiel.
(A) Projection (pli de signe)
On travaille dans l’espace quotient \([t]=\{\,t,\,-t-1\,\}\) (le repli que tu utilises déjà).
À chaque impair \(y\ge1\) on associe
\[
h(y)\;=\;[t],\qquad t=\frac{y+1}{2}.
\]
L’idée : même si la tape visite des indices négatifs, le pli ramène tout sur une classe compatible avec \(y>0\).
(B) Simulation faible (à établir)
Montrer qu’un pas Collatz
\[
y \xrightarrow{T} y’=\frac{3y+1}{2^{\nu_2(3y+1)}}
\]
est simulé par un bloc de \(\le m\) pas de la tape de base dans l’espace plié :
\[
h(y)\ \xRightarrow{\;\hat f^{\le m}\;}\ h(y’)
\]
avec un \(m\) uniforme (indépendant de \(y\)). Autrement dit, aucune transition réelle n’échappe à la tape (après pli), et chaque pas réel correspond à quelques pas tape.
(C) Potentiel hérité (Lyapunov)
Sur les classes, on définit
\[
V([t])\;=\;\min\{|u|\;:\;u\in[t]\}.
\]
Grâce à la contraction sur impair −, il existe \(q\in\mathbb N\) et \(\epsilon>0\) tels que, pour tout \([t]\) assez grand,
\[
V\bigl(\hat f^{\,q}([t])\bigr)\;\le\;\Big\lfloor \frac{3\,V([t])+1}{4}\Big\rfloor\;\le\;V([t])-\epsilon.
\]
En combinant (B), on transfère cette décroissance à Collatz : il existe \(Q\) constant tel que
\[
\widetilde V\bigl(T^{\,Q}(y)\bigr)\;\le\;\Big\lfloor \frac{3\,\widetilde V(y)+1}{4}\Big\rfloor \;<\;\widetilde V(y),
\]
où \(\widetilde V(y):=V(h(y))\). Par descente bien-fondée, on atteint la classe de \(-1\), i.e. \(y=1\).
(D) Quatre verrous (techniques à boucler)
- Pli \([t]\) : prouver que \([t]=[-t-1]\) ne crée aucun artefact nuisible (conservativité vis-à-vis de Collatz).
- Simulation (B) : démontrer, pour tout \(y\), l’existence d’un bloc \(\le m\) pas tape réalisant \(h(y)\Rightarrow h(T(y))\).
- Fréquence “impair −” : borner uniformément l’intervalle (en pas tape) entre deux visites d’impair −.
- Monotone globale : encapsuler (2)+(3) dans une inégalité de type min–moyenne (esprit \(\mu_{\min}>\log_2 3\) de nos certificats).
Deux voies pratico-pratiques
Voie 1 — Preuve de simulation (papier)
- Écrire précisément les règles “tape de base” par classes modulo 8 (pour lever toute ambiguïté de cas).
- Pour chaque \(y\) (via \(t=\frac{y+1}{2}\)), construire un bloc tape \(\le m\) qui réalise le pas \(y\mapsto T(y)\) après pli.
- En déduire la décroissance de \(\widetilde V\) au moins tous les \(Q\) pas de \(T\).
- Conclure par descente : \(T\) atteint \(1\).
Voie 2 — Automate global (machine)
- Construire l’automate des classes pliées \([t]\) (résidus \(\alpha\bmod 64\), \(\beta\bmod 3^b\), etc.).
- Vérifier couverture + min-moyenne \(>\log_2 3\) comme dans le global certificate, mais pour cette variante pliée.
- Montrer que chaque pas réel se projette dans cet automate (sur-approximation) ⇒ preuve machine-assistée.
TL;DR
La tape de base converge vers \(-1\) (descente stricte dès qu’on est en impair −). Pour “prouver Collatz par ricochet”, il faut
(i) un pli \([t]\) propre,
(ii) une simulation “un pas de \(T\) = quelques pas tape”,
(iii) une fréquence uniforme de passage en impair −, et
(iv) une inégalité de type min–moyenne qui transporte la décroissance.
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